ÎLE SEGUIN

Notre agence a souhaité mener une approche globale pour concevoir un projet dans le respect des principes structurants du projet DBS dans son ensemble favorisant une intégration harmonieuse dans l’environnement. Il s’agit de s’inscrire dans l’existant, de considérer les écosystèmes en place et d’établir des continuités végétales tout en garantissant l’accès du public et l’usage des mobilités douces. Les volumes de l’immeuble forment une façade en continue tout en transparence côté jardin public vers la Seine et un véritable caractère urbain côté allée centrale.

Le travail de l’agence a porté sur la recherche topographique et le traitement du socle existant de l’île, l’inscription volontariste de l’immeuble dans l’environnement du paysage de la Seine, l’ouverture des façades par rapport à l’exposition au soleil et à la circulation des usagers, la végétalisation sous différentes formes ainsi que la création d’un RDC traversant et multi-usages au service du public. Dès la phase de conception, l'utilisation de matériaux bio-sourcés, la conception bio-climatique de l'enveloppe et la mutabilité des bureaux en logements ont été prises en compte afin d'anticiper les besoins futurs. Le mode d’opératoire de l’agence se traduit par une approche spécifique favorisant la porosité visuelle et la volumétrie généreuse afin d’encourager les usages modulables.

Programme multi-usages : Le programme est composé de bureaux et de commerces et pensé à échelle humaine pour permettre le déploiement d’usages divers et modulables. Les espaces publics au niveau du RDC s’étendent sur une surface totale de 2 500m2 rassemblant commerces, espaces de restauration et de café, un business center et un espace libre réservé à la pratique sportive. Grâce à une volumétrie généreuse, le RDC creusé dans le socle existant a spécifiquement été pensé pour permettre l’accès du public à plusieurs services et créer une porosité visuelle depuis la voie centrale vers le jardin public. La générosité a également trouvé son application dans le traitement de la trame des espaces de bureaux permettant une flexibilité d’occupation et de circulation aux usagers. Un porte-à-faux sur le toit du bâti, proposant une terrasse, offre une vue sur l’île ainsi que sur la skyline de Paris et pointe de l’esplanade centrale comme un signal vers la Fondation Emerige.

Mutabilité en logement : L’organisation des espaces servis et des espaces servants permet la mutabilité du projet. La réversibilité conduit à reconsidérer la géométrie de l'ouvrage et son épaisseur, mais aussi sa trame structurelle liée au système constructif et au positionnement des ouvertures comme des cloisonnements intérieurs. La potentialité de transformer l’actuel usage de bureaux à terme en logement fait partie intégrante du projet dès la phase conception et se traduit notamment par le traitement modulable du verre, la trame généreuse des façades (3 mètres de large), les espaces extérieurs flexibles (proposant un gain de surface en mutabilité logement) ainsi qu’une volumétrie généreuse en termes de hauteurs et surfaces.

Il s’agit de pouvoir répondre à cet enjeu d’innovation dans une société, rapide avec une diversité extrêmement forte des attentes en termes d’usages et aux besoins immédiats des personnes dans une métropole caractérisée par de fortes tensions sur le marché du logement. Penser réversible, c'est lutter contre l’obsolescence programmée et anticiper l'évolution d'un édifice avant même sa réalisation pour alléger au maximum les adaptations et leurs coûts lors de sa transformation dans le futur.

Pour Hines et Icade

Urbanisme : Christian de Portzamparc

Paysagiste : Michel Desvigne

Parmi Richard Rogers, ChartierDalix Architectes, Sou Fujimoto et XTU Architects