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Proche du centre historique de Paris et du quartier d’affaire de la Défense, le château Rothschild a une position stratégique : proche de Roland Garros, du parc des Princes et des hippodromes de Longchamp et d’Auteuil, sa situation présente un potentiel attractif propice au développement d’une offre hôtelière à destination du milieu des affaires.
Sans être exclusive, nous avons fait le choix de développer une offre orientée (salles privatisables pour des colloques, séminaires, conférences, comités de directions, des salles de projections) complétée par des offres plus classiques (un restaurant, un bar, un night-club, des chambres individuelles, un grand spa avec piscine, sauna et salles de soins).
L’aménagement intérieur est respectueux du plan d’origine : l’escalier d’apparat est ainsi conservé et rénové : l’accès aux chambres suit la distribution d’origine avec un long couloir de circulation longeant la façade est. Les chambres, spacieuses et jouissants d’une hauteur sous plafond exceptionnelle, sont orientées sur le parc à l’ouest. L’offre est variée, allant de chambres simples à des suites. Les dépendances sont également louées sur le modèle de résidence hôtelière avec un coin cuisine.
Les parties communes proposent des usages variés et modulables, notamment au rez-de-chaussée et en infrastructure.
Le traitement des murs intérieurs est double : les murs d’enceintes d’origine, conservés et figés sont habillés d’une peau en verre qui laisse à voir à la fois la ruine et la structure qui permet de la consolider ; les murs intérieurs sont proposés en boiseries classiques. Les sols proposent aussi la mise en œuvre de parquet posé en chevrons à la française.
À partir de la vulnérabilité des restes du château, des matériaux de la ruine, de l’évocation du faste passé et perdu, nous nous sommes prêtés à l’exercice d’explorer les champs des possibles. L’idée d’une restitution mimétique et caricaturale des volumes d’origine du château, de sa façade et de ses toitures ne nous semblait ni concevable, ni suffisant. La dégradation subit, le manque de documents d’origine et les « mythes » nourris au fur et à mesure de la « décadence » du château, nous ont permis de tenir un postulat différent.
Nous avons cherché ce qui, étant authentique et compatible avec un programme de réutilisation, devrait être conservé. A l’inverse d’un parti-pris de restauration, nous avons proposé de maintenir en l’état certaines parties de la ruine existante, afin de permettre une lecture complète des différentes étapes de l’évolution du château.
À partir de cela nous avons décidé de venir créer un volume additionnel, contemporain, qui viendrait « chemiser » le volume existant du château. A l’image d’un corset intérieur, ce bâtiment neuf joue à la fois un rôle de « maintien », mais il engage également un dialogue respectueux avec l’existant. Par ce jeu de superposition nous avons voulu rendre évident et sensible une stratigraphie chronologique qui permet de continuer à apprécier le dessin d’origine, de visualiser l’altération du bâtiment, tout en assurant le confort de ses fonctions nouvelles.
Le parc du château, également classé au titre des sites en 1952, est parti prenant de cette réflexion sur la dualité patrimoine et modernité. L’objectif poursuivi par une protection au titre de sites est d’assurer la préservation et la conservation d’un lieu. Il ne s’agit pas de figer mais bien d’accompagner le site dans ses évolutions : c’est l’esprit du classement qui doit perdurer. C’est ce fil conducteur qui nous a également guidé dans le projet de réaménagement paysager du lieu. Notre proposition se décline ainsi suivant deux axes : ouvrir le château sur la Seine et le relier à la ville / retrouver et enrichir les ambiances du parc.
À l’échelle de la ville, le château est également un pivot du futur aménagement urbain prévu par le schéma directeur de la ville de Boulogne. Nourri par un travail de recherches sur le projet original du château, nous proposons de redessiner la terrasse du château afin que ce dernier retrouve une position claire en belvédère sur le parc.
Ce travail de terrassement est complété par l’ajout d’un élément onirique, un miroir d’eau, référence ouverte aux douves des châteaux forts. Ce miroir offre alors aux visiteurs un nouveau regard sur ce patrimoine longtemps négligé.