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Institution gastronomique française, animée depuis trois générations par la famille Terrail, la Tour d’Argent confie à Franklin Azzi la rénovation de son restaurant étoilé.
De la salle panoramique revisitée, à la création d’un bar, d’une terrasse ou d’une suite pourvue d’une salle à manger privée, jusqu’au dessin du mobilier, Franklin Azzi signe un projet global. C’est en architecte et architecte d’intérieur tout autant que designer qu’il repense la Tour d’Argent.
Tel un phare miroitant en bord de Seine, la Tour d’Argent rayonne à nouveau. On peut désormais, depuis les rives de l'Île Saint-Louis, sur le quai de la Tournelle, contempler les éclats du plafond de sa salle de restaurant calepinée de lames d'aluminium anodisé poli. Rayons solaires le jour et éclairage intégré la nuit tombée font étinceler un éventail de tuiles métalliques. Les plafonds sculpturaux sont une constante dans le travail de Franklin Azzi. Il s'agit ici d’un geste poétique, autant que d’un clin d'œil à la dénomination des lieux - la Tour d'Argent devant son nom à une tour de l'enceinte sous Philippe-Auguste (1165 - 1223) construite en pierre champenoise pailletée de mica qui brillait au soleil couchant.
Avec le désir de s’inscrire dans les codes atemporels propres à l’institution gastronomique, Franklin Azzi renouvelle les conventions de l'architecture classique. L’ordonnance des pièces répond à celle d’un hôtel particulier ; à un hall d'entrée au dallage à cabochons succèdent un salon d'accueil en boiseries de chêne clair, puis un salon privé articulé autour d’un âtre. À chaque pièce répond une fonction, des instants de vie. Franklin Azzi rythme des espaces dont l’ambiance va crescendo : classicisme revisité au rez-de-chaussée, modernisme affirmé pour le restaurant panoramique. Cette montée en puissance architecturale répond au ballet du service, rythmé et fluide, parfaitement orchestré, qui depuis toujours assure le spectacle à la Tour d’Argent.
Autre espace inédit, le cinquième étage accueille une suite, façon appartement parisien, avec moulures et parquet en point de Hongrie, dédiée aux clients privilégiés souhaitant résider sur place. Elle est dotée d’une cuisine ouverte sur le salon-salle à manger qui permet au chef Yannick Franques de préparer des mets sur place à destination d’une dizaine de convives. Agrémenté d’un sauna et doté d’un mobilier d’esprit scandinave, cette suite réfère aux origines finlandaises d’André Terrail, actuel propriétaire de la Tour d’Argent.
S’il a souhaité conserver certaines pièces patrimoniales, Franklin Azzi a également développé du mobilier, dessertes, chaises, fauteuils, tables, lustre etc. S’inspirant des chaises à dossier tressé équipant le restaurant dans les années 1930, il imagine une assise à l’appui en corde de jute réalisée dans les ateliers de mobilier Pierre Frey. Dans une même volonté de renouveau d’objets traditionnels, il conçoit un lustre composé de 277 pampilles de verre extra-clair crochetés à six anneaux d’acier chromé. Éclairage au néon, fils électriques apparents modernisent d’une touche industrielle ce luminaire au dessin d’esprit Art déco.
La rénovation de la Tour d’Argent a nécessité un an de fermeture de l’établissement. Pas moins de dix-sept corps de métiers différents furent mobilisés sur le chantier : entreprise de charpente métallique, façadier, couvreur en zinc, atelier de menuiserie ou encore ferronnier d’art pour le plafond de la salle de restaurant. À son habitude, Franklin Azzi a prioritairement fait appel à des artisans français.
Collaborations artistiques
Antoine Carbonne, fresque murale du restaurant, « Perle », représentant un Paris fantasmé au Moyen-Âge.
Maximilien Pellet, céramique émaillée installée dans la suite, Le souvenir d’Augusta.
Margaux Lavêvre, moquette du restaurant.
Julien Raout, peintre en lettre.